mercredi 1 juillet 2020

Le lierre grimpant, fléau ou ange-gardien des arbres ?

Peut-être vous êtes-vous déjà dit « et si je coupais le lierre au pied, il est en train d’étouffer mon arbre, dans quelques années il en sera venu à bout c’est sûr » !
Cette première réflexion est légitime ; nous avons tous en tête la boule de lierre en hiver bien verte recouvrant complètement son arbre support sans feuille.
Ce constat amène naturellement à penser que l’arbre se meurt et que le lierre en est la cause…

Aujourd’hui, il est temps de casser un peu les codes et les idées ancestrales préconçues !
Le lierre entretient une relation bien particulière avec son arbre compagnon. Les deux plantes tirent de cette relation un bénéfice réciproque. Le lierre peut trouver la lumière en hauteur, indispensable à sa reproduction. L’arbre bénéficie lui, d’un apport de litière par l’intermédiaire du lierre, favorable à sa croissance et d’une protection efficace de ses graines tombées au sol.

Le lierre est autonome et se nourrit par ses propres moyens ; ses racines absorbent l’eau et les nutriments nécessaires à sa subsistance. Les petits crampons sous ses tiges grimpantes ne s’ancrent pas dans le tronc de l’arbre et ne puisent donc pas dans les réserves de son arbre compagnon. Faites le test, si vous parvenez à décoller un morceau de lierre de son support (ce qui peut s’avérer difficile !), en dessous l’arbre ou le mur n’est pas abîmé (s’il était en bon état initialement bien sûr).

Cette relation privilégiée entre les deux individus s’appelle le mutualisme et s’avère bien différente du parasitisme (gui sur un peuplier par exemple).
 Le lierre et l’arbre peuvent vivre l’un sans l’autre mais ensemble ils sont plus forts !
Son attirance pour les arbres en phase de sénescence (proche de la mort) est à l’origine de son surnom injustifié de « bourreau des arbres », mais chacun ses goûts !

Au bout de quelques années, le lierre devient mature et commencent à produire des fleurs qui apparaissent très tard dans l’année, au moment où la plupart des plantes ont déjà produit leurs fruits et leurs graines. Cette floraison tardive fait le bonheur de bon nombre d’insectes pollinisateurs comme les abeilles, dont les sources d’alimentation sont limitées à cette période. Puis viennent les fruits en hiver, consommés par de nombreux oiseaux.
Le lierre sert également de refuge, de lieux de nidification pour certains passereaux et remplit bien d’autres fonctions écologiques.

Si vous essayer de tronçonner le lierre au pied, il y a de grande chance que vous blessiez votre arbre en ne vous arrêtant pas assez tôt. Ce sera la mort de l’arbre à petit feu, soumis à des attaques de champignons lignivores qui le dévoreront de l’intérieur. Et le lierre n’en sera pas responsable…

En préservant le lierre et en le laissant évoluer à sa guise sur des supports naturels, vous préservez un cortège d’espèces très conséquent. La biodiversité vous dit merci !

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